La Communauté Urbaine de Strasbourg a mené une réflexion ouverte et prospective sur l’ensemble de son tissu hydraulique et végétal, la Trame Verte et Bleue (TVB) en ciblant ensuite des espaces clés de projet.
Ici à un croisement routier, anciennement ferroviaire, une traversée du canal, presque une frontière, les enjeux étaient nombreux et d’autant plus intéressants à harmoniser par la créativité et la pensée fonctionnelle.
Le bâtiment principal est haut, massif, identitaire car il porte le nom du lieu et sert de phare dans le junkspace hétéroclite de cette frange en évolution. Le plateau est au niveau de la voirie et libère une cathédrale sous dalle au bord des quais. La présence naturelle n’y est pas très végétale par manque de lumière et d’eau de surface mais plutôt odorante grâce à des champignons mis en place sous les assises.
Ce quartier est construit pour le métabolisme urbain. Dans son phasage, une plantation massive permet d’installer un patrimoine arboré et une dépollution efficace le temps de la réflexion et des tractations économiques. Cette masse végétale est ensuite sculptée pour laisser l’urbain entrer.
Cette architecture est réversible, la structure poteau-poutres en béton est remplie de matériaux bio-sourcés, bois, terre et paille, prête à retourner au jardin. Sur l’embase du pont une rampe cyclable est en partie fondée sur les arbres en place. Le pont, certaines façades et le toit boisé sont des outils de nidification, de dissémination, ces infrastructures offrent des habitats écologiques et développent ainsi des services écosystèmiques clairs.
C’est le pari d’une architecture structurellement humaine, réversible et métabolique, moderne et en adéquation avec le flux de la vie, un carrefour de la TVB, un nœud d’arrêt où commencer à tisser des liens.
Projet non-réalisé